La Qualité de Vie et les Conditions de Travail (QVCT)
Les approches de qualité de vie au travail (QVT) visent à intégrer les questions du travail pour aboutir à des décisions bénéfiques pour la santé des individus et pour la performance organisationnelle, tout en prenant en compte les enjeux de transformation. (Référence : Accord national interprofessionnel sur la qualité de vie au travail du 19 juin 2013)
Pour mettre ces questions de travail au centre, les partenaires sociaux ont adopté en 2020 le terme “Qualité de Vie et Conditions de Travail”. (Référence : partenaires sociaux signataires de l’Accord national interprofessionnel pour une prévention renforcée et une offre renouvelée en matière de santé au travail et conditions de travail du 9 décembre 2020)
La qualité du travail est un enjeu et un besoin majeur au sein des organisations. Elle permet à tous dans l’entreprise de réaliser un travail de qualité dans de bonnes conditions. Si le travail peut exposer aux risques, il peut également être un facteur de santé pour les individus et un levier de performance pour les organisations. Cependant, bien que cette idée soit largement répandue, les conditions nécessaires pour l’atteindre ne sont pas toujours réunies. Il reste difficile pour de nombreuses entreprises d’organiser le dialogue sur le travail, de développer l’autonomie des équipes ou de s’appuyer sur leur expertise pour conduire les changements.
Pour progresser en matière de QVCT, on peut avancer “pas à pas”, en identifiant des actions modestes (comme l’aménagement d’un atelier, la révision des horaires, la modification des modalités de planning, la création d’un fichier de suivi, etc.) ou des projets plus ambitieux.
Cependant, si la QVCT s’adapte aux moyens des organisations, elle est aussi exigeante à certains égards : elle incite la direction et les représentants des salariés à se concerter, elle nécessite d’organiser le dialogue de proximité, elle favorise le décloisonnement des sujets. Ce n’est qu’à ces conditions qu’elle peut conduire à des discussions productives et des décisions équilibrées.
La loi du 2 août 2021 (Art. L.1226-1-3) sur le renforcement de la prévention au sein des entreprises transpose l’Accord national interprofessionnel du 9 décembre 2020 et introduit la qualité de vie et des conditions de travail dans le Code du travail. Celui-ci précise les modalités de la négociation annuelle obligatoire sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la qualité de vie et des conditions de travail (Art. L.2242‑1) ainsi que le contenu de la négociation (Art. L.2242‑17).
La pleine conscience – Mindfulness
De nombreuses études scientifiques répertoriées sur le site de l’AMRA (American Mindfulness Research Association) et HAL open sciences ont prouvé l’efficacité des interventions basées sur la pleine conscience sur la santé mentale et physique, les comportements prosociaux, le fonctionnement cognitif et les comportements au travail à tous les âges.
Depuis 2016, l’expérimentation lancée par Coorelations en Nouvelle-Aquitaine, intégrant une approche théorique et un apprentissage réflexif basé sur l’expérience et la pratique de la méditation de pleine conscience dans ses parcours de formation, a montré une nette amélioration des ressources psychosociales “soft skills” (ressources attentionnelles, relationnelles et situationnelles) en situation de travail.
Bénéfices de la pleine conscience pour l’individu
- Au niveau corporel : Revitalise les organes internes, harmonise la musculature, assouplit la colonne vertébrale, diminue les troubles musculo-squelettiques, améliore la posture du corps, etc.
- Du côté du mental : Apporte une meilleure clarté mentale, améliore la concentration et les facultés intellectuelles, favorise les pensées et les émotions positives, aide à prévenir et à guérir l’épuisement professionnel ou l’anxiété, améliore le bien-être et la résilience, etc.
- Développe les “soft skills” : Développe l’attention, aide à mieux réguler les émotions, favorise une communication plus fluide, encourage l’observation globale, facilite l’apprentissage et favorise une action juste.
Bénéfices pour les organisations de travail
- Développe les compétences humaines et comportementales “soft skills”.
- Impacte la prévention santé au travail.
- Lutte contre la dispersion au travail.
- Réduit l’absentéisme.
- Optimise les prises de décision.
- Favorise un leadership bienveillant et altruiste.
- Développe l’intelligence émotionnelle.
- Améliore le climat de travail.
En fin de compte, cela contribue à améliorer la santé et la qualité de vie au travail, augmentant ainsi la performance sociale et économique des organisations.
Les Risques Psychosociaux (RPS) et la Qualité de Vie et Conditions de Travail (QVCT)
Quelle articulation entre démarche QVCT et démarche de prévention des risques (dont les RPS) ?
Certains opposent prévention des risques professionnels et QVCT considérant que la QVCT serait une façon de nier les difficultés rencontrées par les salariés. Pour l’Anact, il s’agit d’approches et de démarches complémentaires qui peuvent s’articuler et s’enrichir mutuellement.
Ce qui rapproche les deux démarches :
- la prévention primaire (agir sur les conditions de travail comme facteurs de risque),
- la compréhension du travail « réel »,
- une méthode structurée.
Ce qui les distingue :
- la démarche de prévention est obligatoire et touche toute l’entreprise et tous les risques. Elle vise à préserver la santé et la sécurité des salariés,
- la démarche QVCT s’appuie sur l’engagement des acteurs de l’entreprise et concerne tout ou partie de l’entreprise (projet, problématique…). Elle ambitionne simultanément d’améliorer la santé et de contribuer à la performance.
Dans ce cadre, l’organisation doit identifier l’opportunité et la meilleure façon d’articuler ces deux démarches à partir de sa situation, de ses enjeux et de la réalité de ses pratiques en matière de prévention des risques.
TEMOIGNAGES